Avez vous vu les films Destination Ultime? Dans les deux derniers mois, disons que je me sens un peu pourchassé par la malchance. Retour sur ma saison 2018 et spécialement les deux derniers mois qui n'ont pas manqués d'épreuves...

Début de saison : Mexique --> Tour du Maroc

Suite à la dernière saison, j'avais identifié quelques points importants sur lesquels travailler; mon positionement et faire plus de courses de haut niveau. J'ai débuté ma saison à Aguascalientes encore une fois. J'ai eu le privilège de rouler avec Adam Roberge, Julien Gagné, Antoine Fabry, Michel Jean pour en nommer quelques uns. J'ai été rencontré un premier expert en positionement au Colorado en février avec de gros changements sur le vélo; hauteur et recul de selle ainsi que positionement des cales / shims. Ensuite, une opportunité pour courir le tour du Maroc en avril s'est présenté et j'ai sauté dessus. 10 jours de courses UCI 2.2 en Afrique, avec un peloton de haut calibre. En plein dans mes objectifs. Aussitôt, le tout confirmé, j'ai planifié un bloc de préparation piste/route pour cet événement. Tout s'est bien déroulé et je me présentais au Tour du Maroc en excellente condition physique malgré aucune journée de course.



Je pourrais en écrire longuement sur le Tour du Maroc. En résumé, ce fut une belle expérience. J'étais particulièrement satisfait de ma forme, cependant, ce n'était pas une course propice à mes qualités. L'équipe italienne Wllier était présente avec leur sprinteur Jakub Marecko en préparation du Giro. De ce fait, la plupart des étapes ont été ennuyeus, toutes contrôlés pour des sprints massifs ou il était très difficile de jouer mes cartes sans lead-out... En revanche, avec un peu plus de connaissances sur la course et ne pas avoir manqué l'échapée "fleuve" de la deuxième étape qui a pris 21minutes, un top 10 au classement général aurait été possible.




Québec --> Retour en tandem avec Daniel 

Suite à ce Tour, j'ai enchainé avec les courses du Québec; Ste-Martiine, GP Contrecoeur, Lachine, GP Charlevoix, etc. Courir avec des jours de courses dans les jambes quand les autres n'en ont pas, c'est presque tricher à constater comment cela procure un avantage indéniable. Avec des objectifs en tandem avec Daniel, plus tard en saison, j'ai levé le pied sur l'entraînement entre les courses et je misais sur une participation au Tour de Beauce pour remonter la forme. Ce fut donc une grande décception de ne pas y participer. Problème de communication... Quoi qu'il en soit, le retour avec Daniel fut probant. On a bien roulé aux championnats canadiens (2x 1er) et avec un bon petit "tapper" on a également bien fait à la coupe du monde d'Emmen (5ème au tt, en échappée à la route).



Après Emmen, on avait déjà les championnats du monde de Maniago en vue, quatres semaines plus tard... Pas évident, les voyages trans-atlantiques. On perd des jours d'entraînements et on accumule de la fatigue. Bref, notre préparation pour Maniago, ne fut pas du tout optimale, mais dans les circonstances, nous n'avions pas d'autres alternatives. Suite à la blessure de Daniel, la saison précédente, on devait "mériter" notre place. Les premiers jours à Maniago, je me sentais bien, peut-être trop, on roulait à 55kmh sur certaines sections du parcours sans trop d'efforts... Le parcours était très rapide et jumelé à la chaleur, les vitesses moyennes promettaient d'être élevées. Vêtus de vestes de glaces, on s'est rendus au départ confiant et on a ensuite rattrapé un premier tandem assez rapidement. Au final, on termine le contre-la-montre 15ème à 2min21 des britaniques et des hollandais dans le même temps. Sur le coup, on était bien déçu, car à Emmen, nous étions beaucoup plus proche du podium, mais on a aussi rapidement relativisé. Le parcours était tout plat et sans aucune difficultées techniques. À Emmen, par exemple, nous prenions entre 1-3 sec sur la plupart des tandems dans les courbes...



Une journée de repos plus tard, c'était la course sur route, sur le même parcours. La course est parti très rapidement comme c'est souvent le cas. Je me contentais de suivre les meilleurs et économiser nos forces. Les espagnoles sont parti au 2ème tour, tout de suite suivis par le meilleur tandem polonais. J'ai pensé y aller, mais je me suis retenu, car il n'y avait aucun tandem hollandais parmi eux. En effet, ceux-ci ont joués de malchances avec des crevaisons ou autres ennuis. Bref, le reste de la course fut une chasse sans répis derrière les deux échappées. Au dernier tour, j'ai eu des crampes et on s'est fait décrocher dans la côte. Par la suite, j'ai joué un peu de bluff avec les deux tandems polonais qui nous accompagnaient en voulant les laisser travailler pour revenir et ensuite jouer la dernière place du podium, mais ils étaient cuits eux aussi. En fin de course, il a également commencé à pleuvoir et donc, j'ai redoublé de prudence dans le dernier virage sur pavés. On termine 7ème dans un sprint photo-finish pour la sixième position. Bref, un beau retour pour moi et Daniel. Je ne me souvenais plus de la dernière fois où j'avais eu des crampes, mais non plus de la dernière fois ou j'ai tenu ma fréquence cardiaque au seuil pendant plus de deux heures...


Matapédia et Baie Commeau

Après Maniago, il nous restait une dernière coupe du monde à Baie Comeau, quelques jours plus tard. N'ayant plus la pression de performer, j'ai pris le risque de m'engager sur le GP de la Matapédia. Michel organise une super belle course et mon intuition était que j'avais besoin de rouler pour remonter ma condition physique. Le lendemain de mon arrivée, je me dirigeais donc vers la Gaspésie pour une semaine de camping au centre sportif. Je ne m'attendais pas à avoir de bonnes jambes et comme de fait, la course fut difficile pour moi, surtout étant marqué comme si j'en avais (des jambes). Il y avait quatre jours d'ici au contre-la-montre de Baie Comeau. Pour ma part, j'ai fait la route le mardi alors que Daniel a fait le trajet avec ces parents un jour plus tard. Le lendemain de mon arrivée, j'ai effectué la reconnaissance du parcours seul en tandem et les sensations étaient très bonnes.



Le contre-la-montre s'est très bien déroulé. Un ennui mécanique de dernière minute, toujours inexpliqué à ce jour, a fait en sorte que nous avons opté pour un choix de roues différent pour la course. On y est allé avec nos roues Enve avec cassette 11-28 et on est resté sur le grand plateau toute la course, même pour passer le talus de 500m avec passages à 10-12%. Je reste convaincu que cela a joué en notre faveur. En effet, en tandem, on a souvent tendance a utiliser beaucoup la transmission pour monter les côtes, mais parfois, il est préférable de serrer les dents et d'y aller à bloc. On termine 3ème, à 4sec de l'argent et 1min13 des britaniques, une belle surprise. Deux jours plus tard, on fait encore bien et terminons 6ème à la route.


Objectif piste

Mes engagements en tandems terminés, j'ai débuté ma préparation pour mon 2ème objectif de saison; les championnats sur piste. L'année dernière n'avait pas été comme je voulais avec un virus attrapé la veille des courses et donc cette année, je voulais me reprendre fermement. Il restait 6 semaines exactement et comme j'avais touché périodiquement à la piste pendant la saison, je partais avec une bonne base de vitesse. J'ai mis l'emphase sur une préparation pour performer à la poursuite, mais surtout dans les épreuves de peloton, dans le but de gagner l'omnium. J'ai multiplié les entraînements avec mon entraîneur, Éric à Bromont, souvent avec moto pour générer plus de vitesse et je faisais environ 2-3 séances / semaine sur computrainer pour monter mon cp4. 



L'entraînement allait très bien, et à 2 semaines des championnats, en seulement 4 semaines, j'avais monté mon cp4 de 476 à 490w (testé fatigué), proche de mes meilleurs chiffres, ce qui me donnait confiance. Contrairement à l'année précédente, j'ai retiré la classique de Zacapu au Mexique de mon programme, car il y avait trop d'impondérables à mon goût. Le seul point attrayant étant la possibilité de possiblement remporter une partie des 500 000 pesos en jeu, j'ai décidé jouer de prudence et continuer ma préparation à la maison. Or, deux jours plus tard, c'est là que la malchance à frappé pour la première fois. Je suis allé faire une récupération active du côté de Lévis avec Michel Jean où j'ai glissé sur un mauvais mélange de peinture blanche fraichement refait (il y avait plein de micro billes de verres sèches). J'ai glissé comme si c'était de la glace, brisé plusieurs équipements, mais surtout frappé lourdement la hanche. Les jours qui ont suivi et ce jusqu'aux championnats, j'ai du couper beaucoup ma charge d'entraînement et prendre des anti-inflammatoires pour rouler. J'ai tout de même pris part aux championnats, mais je n'ai pas été en mesure de performer à la hauteur contre un niveau canadien qui ne cesse de monter en cyclisme sur piste. Au final, je termine 6ème à l'omnium...


Des "vacances" vélo

De retour à Québec, finalement débarrassé des anti-inflamatoires, j'ai repris un billet dernière minute pour une course à Tobago avec un ancien coéquipier, Emile Abraham. Mon vélo n'a pas suivi et j'ai couru la première étape avec un vélo et des chaussures / pédales prêtés... Ceux qui ont déjà vécu l'expérience sauront que la course aura été difficile. Comme il s'agissait d'un omnium, on pouvait abandoner et courir le lendemain. Mon vélo est finalement arrivé le lendemain... et ce 20min avant l'heure présumé du départ! J'étais au douanes en tenu cycliste et l'habituel "retard des îles" m'auront permis de monter le vélo en vitesse avec le mécano de l'équipe. Dans la précipitation, ma roue avant qui avait déjà un peu d'air n'a pas été regonflé. Une fois en course, je l'ai vite ressenti et pris le soin de garder le poids sur l'arrière du vélo pendant la course. Ça faisait du bien de rouler mon propre vélo. C'était une étape montagneuse, mais j'avais beaucoup de rythme avec la piste et beaucoup de gaz. J'ai fait pas mal de travail pour Emile et celui-ci a terminé deuxième de l'étape et monté en 2ème position au CG également. Après la course, j'étais satupéfait de constater que ma roue avant n'avait en fait que 20psi. J'aurais fort probablement arrêté la course l'ayant su, mais j'avais collé moi-même coller le boyau et donc je savais très bien qu'il ne décollerait jamais.



Les deux prochaines étapes étaient des critériums. Étant loin au CG, j'ai travaillé pour mes coéquipiers et je me suis concentré sur la dernière étape, une course sur route faisant le tour de l'ïle. Normalement UCI 1.2, cette course est très exigeante. Armé de ma 11-32, j'ai fait une bonne course. La course a Tobago est vraiment unique, elle nécessite un large éventail de qualités. Il faut être bon grimpeur, excellent en descentes, endurant et savoir résister à la chaleur... Dès la première grosse côte (Speyside 2km à 9%), le maillot jaune et les autres grimpeurs colombiens ont tout lâchés. J'ai grimpé à mon rythme à environ 380-400w. On avait déjà près de 80km dans les jambes et à vrai dire, je n'avais pas de super jambes suites aux quatres dernières journées de courses. Quoi qu'il en soit, au fil des 70km suivants, je n'ai fait que ratrapper des coureurs. Après Speyside, c'était un enchaînement de petites et longues côtes toutes aussi difficiles; 1km à 15%, 1,2km à 10%, 3km à 11%, 1,7km à 8,2% et une dernière plus douce de 5km à 6%. Dans la dernière descente, j'ai rattrapé le maillot jaune et son coéquipier. Je les ai ensuite tout deux lâchés. À la fin de la descente, le maillot jaune était encore proche et il a réussit à revenir sur moi. Il restait maintenant 15km de plat et nous étions 4ème sur la route. Alors qu'on se relayait, son coéquipier est "curieusement" revenu... Quelques kilomètre plus tard, j'ai commencé à cramper et je me suis donc concentré sur le sprint, que j'ai finalement mal anticipé étant surpris par le démarrage de l'autre coureur. J'étais tout de même très satisfait de cette 5ème place, dans une course de 120km particulièrement dificille avec ses 3500m de dénivellé... 


Tour de Singkarak

De retour au Québec, j'ai voulu prolonger la saison. Je me suis fait inviter pour participer au Tour de Singkarak en Indonésie avec Procyclinstats et ensuite il y avait la Vuelta Michoacan que je pouvais faire avec ma propre équipe ou en rejoignant une équipe locale. J'ai donc continué les intensités sur computrainer et les sorties extérieurs malgré un automne plutôt froid.

Après trois jours de voyages; Québec --> Montréal --> Tokyo --> Kuala Lumpur --> Padang je rejoignais Stephen Van der Zwan, le gars derrière la plateforme Procyclingstats.com pour laquelle on courrait. La première journée, j'ai monté mon vélo, fait une première sortie, vu quelques singes et mangé au restaurant pour presque rien. La sortie de vélo s'est terminé dans une pluie torentielle, météo qui s'est avéré tout à fait normal lors des mes jours ici. Le lendemain, on a bougé vers l'hôtel officiel, j'ai rencontré mes coéquipiers et roulé à nouveau sous la pluie! 



La première étape de 140km de Bukkitingi vers Sijunjung a été nerveuse du début à la fin. Au fil des kilomètres, tout indiquait une arrivée au sprint. L'équipe allemande Bike Aid a imposait un bon rythme gardait les deux seuls coureurs avec un écart réduit. Pour ma part, je me sentais bien et j'ai commencé à penser au sprint. Le rythme rapide des derniers kilomètres combinés aux rues étroites représentait des conditions parfaites pour moi puisque cela me permettait de rester aux avants-poste et participer au sprint sans lead-out. Il fallait cependant rester aux affuts. Dans le dernier kilomètre, je commençais à y croire et vers la fin, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en coin lorsque j'ai vu la majorité des cyclistes lancer leurs sprint trop tôt... Les pancartes de 200 et 150m étaient en fait à 400-350m. Mon plaisir fut très bref! Soudainement, le coureur sur ma droite est tombé juste en avant de moi. J'ai cru qu'il s'était évanoui tellement c'était irréaliste. (J'ai plus tard appris que ça chaîne s'était cassé en plein sprint, le déséquilibrant instantanément) Bref, je n'avais aucune marge de manoeuvre et n'ai pu éviter de tomber moi-même... Je m'en sortais relativement bien avec des brûlures plus ou moins profondes, mais un bon mal de côtes. Les autres coureurs ayant chutés ont soient abandonnés sur blessures ou abandonné le lendemain. Côté équipement, mon grand plateau était plié en deux, mais BikeAid m'en a gracieusement prêté un pour le reste du Tour.



J'étais bien déçu évidemment, mais le tour ne faisait que commencer et vu mes sensations lors de cette étape, j'étais confiant de pouvoir faire un résultat d'ici à la fin du tour. La réalité fut tout autre. Les étapes de 170-200km qui ont suivis combiné aux courbatures obligatoires d'une chute à haute vitesse et les fortes pluies quotidiennes m'ont mené la vie dure. Ne roulant presque jamais à la pluie, ce sont des ennuis à la selle qui auront finalement eu raison de moi. En effet, j'ai développé des coupures et peu importe la quantité de crème à chamois, le seul remède était de laisser la peau guérir et j'ai donc arrêté ça à une étape de la fin, après avoir "endurer" le tout sur plusieurs centaine de km. La course au Mexique ayant été devancé d'une journée, je me disais qu'une journée de repos de plus ne me ferait pas de tords.


Vuelta Michoacan

Arrivé au Mexique, j’étais bien sur fatigué du long voyage, mais content de retrouver mes coéquipiers sous les couleurs de Quebexico. La nuit fut relativement courte puisqu’il y avait une présentation des équipes la veille ainsi que de la logistique à organiser. Quand j’ai vu les affiches promotionnelles de l’événement figurant Clément Ouimet, je me suis mi a rêver de gagner une étape en son honneur.



La première étape, longue de 172km s’annonçait difficile. Plus de 2000m de dénivelé et des altitudes avoisinant les 2000m- 2600m. Les premiers 40km étaient plat. Après quelques tentatives d'échappées, on abordait les premières côtes au 40ème km. L'ambiance brumeux était spectaculaire. Habituellement, je met le profil de l’étape sur mon Garmin, mais comme la veille on a manqué de temps, je connaissais le profil que très approximativement. Quand les premières attaques sont partis, j’ai laissé filer, préférant y aller conservateur en raison de l’altitude.  



Après le premier col, on voyais toujours le deuxième groupe devant. Quelques équipes assuraient la chasse. Seulement quelques kilomètres de plat et puis on remontait à nouveau. Je me sentais toujours bien et comme il y avait un groupe d’une dizaine devant, j’ai accéléré pour les rejoindre. Malgré l’altitude de 2500m, je poussais un bon rythme de 380w. Deux coureurs de team Medellin et un autre de Dym m’ont suivi et on a fait la jonction avec le groupe en peu de temps vers le km 65. Tout allait bien, par contre, au prochain et dernier long col (5km à 6%), les grimpeurs ont fait le début de l’ascension en haut de mon régime et j’ai commencé à souffler solide jusqu’à me faire décrocher à mi-col. Pas grave, j’aurai essayé. Jamais facile de performer en altitude sans acclimatation. Quelques kilomètres plus tard, un groupe d’une quinzaine de cycliste m’ont rejoint et à partir de ce moment, mon plan de match était de terminer l’étape tranquillement dans les roues et viser la prochaine étape.

Maintenant, imaginez ceci, on vient de passer les principales difficultées et on entame une longue descente vers l’arrivée. Soudainement, je vois un bidon voler en l’air très haut. On fil à 70-80kmh, je suis le dernier du groupe. Aucun temps pour réagir, celui-ci vient se loger directement dans les rayons de ma roue avant. Je suis projeté violement au sol. J’ai à peine le temps de me protéger la tête, je cogne fortement le coude, la tête, tout le devant de mon corps. Au sol, je crie de douleur, je ne suis pas capable de me déplacer. Victor et Lupe, nos staffs étaient juste derrière et viennent m'assister tout de suite. Je demande tout de suite l'ambulance.

20min plus tard, l'ambulancier débarque avec une trousse pensant me faire des bandages. Je lui dit tout de suite en espagnol, je veux aller à l'hopital tout de suite et des anti douleurs. Durant le trajet, il essait de me piquer 4 fois pour me donner un anti-douleur intraveineux, mais mon corps est froid et en état de choc. Il m'en injecte un intra-musculaire qui à mes souvenir ne me soulage en rien. Lorsqu'il touche mon coude, je ressent la même douleur qu'en 2015 et réalise tout de suite qu'il est cassé. Je suis alors très tristre et en colère. Je sais déjà tout ce qui m'attend. Dans les heures qui ont suivis, on me branche finalement sur un intraveineuse et je vois l'orthopédiste. L'opération est un succès et je me réveil peu avant le début de la nuit. On me donne un peu de morphine et le lendemain, je suis libéré en fin d'après-midi et transféré en ambulance vers l'hôtel de Morelia ou j'ai passé les jours suivants cloué au lit. Des journées longues et pénibles; discussion avec l'assurance, changement de pansements, etc. Des hématomes continuent d'apparaître et disons que je suis content d'avoir eu un chamois assez épais!



De retour au Québec, je me concentre maintenant sur ma guérison. Pour l'avoir déjà vécu, je sais qu'il faut m'armer de patience et que je devrai faire 8-12 mois de physio à raison de 20-30min/ jour pour retrouver 90% de mon amplitude. Ça fait parti du sport, comme on dit... 

Sur le coup, je m'étais dit que j'en avais définitivement assez et arrêterait la compétition, mais je vais me laisser un peu de temps avant de décider quoi que ce soit. Ma passion pour le sport est toujours aussi forte, mais je dois avouer que 3 bonnes chutes en peu de temps, ça pousse la réflexion.

Je dois remercier toutes les personnes qui m'ont aidés là bas; Lupe, Victor, mes coéquipiers, notamment Michel Jean qui lui-même a fait une chute de sympathie deux jours après la mienne! Également, je me dois de souligner l'assistance reçu par l'organisation de course et le gouvernement de Michoacan. Mon assurance aurait voulu me faire prendre l'avion dans les jours suivants l'accident pour me faire opérer au Québec. Dans ma condition, je ne vois pas comment j'aurais faire le trajet. Ils semblaient oublier qu'en plus de coude j'avais perdu pas mal de peau et pouvait à peine marcher pour me rendre au toilette et manger. Bref, une bonne partie de mes frais médicaux a été payé par l'organisation via le gouvernement de Michoacan. Muchas gracias!

Photos: moi-même, Canel's Specialized et Cecufid

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